Nos missions à Zinder (NIGER) sont annoncées par voie de presse (radio locale) et transmission orale quelques jours ou semaines à l’avance.
Nous travaillons dans le cadre des missions du Président de la République du NIGER avec le soutien du Directeur de l’Hôpital National de Zinder et toujours en étroite collaboration avec l’équipe du Professeur Samuila SANOUSSI, neurochirurgien à Niamey.
L’association ESAFRO (visitez le Web) et son infirmier assurent une bonne partie de l’information concernant nos missions et permettent le recrutement des petits malades au cours de leurs périples en brousse.
Dès le premier jour, la salle d’attente est pleine d’adultes et d’enfants qui se sont déplacés avec les moyens du bord (à pied, en charrette tirée par des ânes, en bus et parfois en voiture) pour rencontrer une équipe neurochirurgicale : il n’y a pas de neurochirurgien permanent à Zinder, le seul service existant étant à Niamey, à plus de 900 km et 12 heures de voyage en voiture ou en car !
Une première sélection des enfants se fait à l’entrée de l’hôpital, à l’aiguillage, puis ensuite, le neuropédiatre les voit en consultation : un local est mis à sa disposition et les consultations se déroulent avec l’aide d’un interprète et d’un étudiant en médecine.
Une vingtaine d’enfants est vue chaque jour, nécessitant une prise en charge chirurgicale ou médicale. Les enfants pour lesquels une intervention est envisagée sont ensuite vus par l’anesthésiste et le chirurgien, puis un bilan pré opératoire (comprenant une numération formule sanguine et un groupe sanguin) est réalisé : les hémostases sont inconnues dans ces contrées !
Les pathologies courantes sont les hydrocéphalies, les malformations du tube neural et les traumatismes crâniens ; les tumeurs cérébrales sont plus rares.
Le volet médical de la consultation comporte essentiellement les maladies neurologiques séquellaires de souffrance fœtale ou de méningites, les retards mentaux et les épilepsies.
En l’absence de centre spécialisé et d’équipe de rééducation, les possibilités de prise en charge sont limitées aux soins prodigués par les mamans et la cellule familiale. Il est parfois possible de faire intervenir un kinésithérapeute qui montre aux familles les gestes élémentaires de posture et d’assouplissement musculaire : l’information donnée aux familles est une part importante de la consultation et le fait de savoir que la maladie de leur enfant n’est pas non plus guérie dans les pays développés leur permet de faire face plus sereinement à l’annonce du diagnostic.
Pour l’épilepsie, les familles ont accès à quelques traitements basiques se résument aux antiépileptiques de première génération les moins chers mais néanmoins efficaces.
Sur le plan financier, les soins, examens et traitements sont gratuits pour les enfants de moins de 5 ans. Pour les plus de 5 ans, tout est à la charge de la famille, ce qui limite les possibilités de traitement et conduit souvent à interrompre prématurément un traitement au profit de la médecine traditionnelle ou pire, au profit de « faux médicaments » vendus dans de vrais emballages.
Martine FOHLEN